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Réalisateur

Lionel CROES

Il fait partie de ces Belges du bout du monde récompensés en 2016. Lionel Croes, sociologue, est installé depuis dix ans au Sénégal et a lancé un projet pour sensibiliser à la problématique des enfants des rues.

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Il n’est qu’à l’aube de ses trente ans mais déjà, Lionel Croes regorge d’histoires à raconter. Originaire de Stambruges, le jeune homme s’est laissé porter par l’heureux hasard qui a placé le Sénégal sur son itinéraire de vie. C’est arrivé sans prévenir : à 18 ans, il foule cette terre d’Afrique au cours d’un séjour avec sa meilleure amie. C’est le coup de foudre. Tombé amoureux du pays de la Téranga (« l’hospitalité » en wolof, le dialecte local), il n’aura de cesse d’y retourner. « Je voulais devenir anthropologue, relate-t-il. L’Afrique m’a toujours fasciné. Je suis donc parti, à l’âge de 19 ans, pour suivre un master de sociologie à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. » À l’opposé de la jeunesse étudiante sénégalaise, qui forme une diaspora vers l’occident. Moins qu’à la terre, l’étudiant s’attache aux hommes du Séné- gal. Particulièrement à ceux du village de Toubab Dialaw, de modestes pêcheurs. La famille qu’il y a rencontrée, autour de son patriarche l’imam Modou Ciss, devient sienne. « Là-bas, il est mon père. » Dix ans plus tard, il vit toujours à son côté. Et raconte, non sans émotion, un souvenir très révélateur de la relation qu’ils entretiennent : « Mon papa sénégalais me considère comme son propre fils. Je suis parfaitement intégré. Par exemple, lorsque j’étais encore étudiant, il me disait “le jour où tu m’apporteras ton diplôme, je t’offrirai un cadeau ”. » Le jour venu, contre le papier fièrement tendu par le jeune Belge, son « papa » lui offre en retour un titre de propriété. Lionel Croes détient donc un bout de Séné- gal, auprès de ceux qu’il a choisis comme siens.

Du sens à sa vie

Chargé de communication de l’association belge ADG, qui a fait de l’aide au développement son cheval de bataille, et pré- sident de l’association solidarité Sénégal, Lionel Croes a trouvé le sens qu’il cherchait à donner à son existence. Il voulait vivre dans un environnement plus imprégné de spiritualité, s’est converti à l’Islam et se sent utile à sa communauté. « En Belgique, la religion est moribonde, les églises sont vides », regrette celui qui ne semble pas près de revenir définitivement au plat pays. « L’accueil des gens, au Sénégal, est vraiment différent. On part dans la brousse pour rejoindre des villages sans électricité et boire le thé au coin du feu. » Sur sa terre d’origine, le quasi-trentenaire se sent stressé, manque de lumière et de chaleur – qu’il s’agisse de celle que procure le soleil ou de celle véhiculée par les gens. « En Belgique, on ne connaît pas même ses voisins. Quand je rentre, je vois toutes ces personnes sur les quais des gares. Quel que soit leur âge, elles sont penchées sur leur smartphone en attendant qu’arrive leur train, coupées du monde. Alors qu’on pourrait simplement se parler. » Ne lui manquent que ses proches belges et quelques sorties entre amis, notamment au cinéma. Mais l’homme est loin de renier sa nationalité. Il a d’ailleurs participé à la traduction de l’album de Tintin Le Secret de la licorne en wolof. La culture est pour lui un moyen de transmettre des valeurs et des messages (lire par ailleurs)

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